Lettre manuscrite écrite de la main gauche par le soldat Michel Poulet
Luzy, 31 décembre 1914
Chère Maman et toute la famille,
Ce matin j'ai reçu votre du 28 qui m'a fait grand plaisir, ou vous me demandez de mes nouvelles, je vais vous en dire, mais avant, laissez moi vous parlez de Nenette et vous dire que j'ai reçu une grande lettre d'elle hier matin quoi m'a remplit de bonheur, en disant ses voeux pour 1915, chère Rosette, j'aurais bien voulu lui répondre, mais je n'en ai pas eu le courage, car j'étais bcp affaibli des souffrances endurées le matin et dont je vais vous parler puisque vous y tenez absolument.
Voilà, j'ai la main droite traversée complétement de dessus en dessous en travers, mais la balle n'état pas sortie elle était juste à la sortie, c'est à dire juste en dessous de la paume, elle s'était aplatie contre la culasse de mon fusil car je le tenais à la main, je venais de tirer et je m'apprêtais à éjecter l'étui pour recharger lorsque d'un seul coup j'ai reçu ça dans la main qui m'a fait l'effet d'un pique feu rougit, qui me traverserait la main je croyais que j'avais la main emportée, je n'ai vu que du sang, ça me faisait bien mal, mais ce n'était rien à côté de ce que j'ai enduré hier et avant hier, ou la major a extrait la balle que je conserve comme souvenir, il me l'aurait bien enlevé plus tôt, mais il ne croyait pas qu'elle était restée, comme il y avait un trou des deux côtés il a fallu qu'une nuit je souffre toute la nuit, et je lui ai dit le matin et alors il m'a emmené à la salle d'opération et là, avec ses pinces et XXX (?) il a senti quelque chose de dur, et après m'avoir fait crier au secours pendant quelques minutes, il m'a sorti ce qui me gênait.
Mais ça n'avait pas enlevé la douleur, car toute la journée j'ai encore souffert puis toute la nuit, aussi le matin, donc hier le major a voulu me revoir, alors vous parlez, quelle souffrance, il y avait 2 dames qui me tenaient puis un infirmier pour le bras et comme la veille, il a recommencé à gratter dans ma main, oh si vous m'aviez entendu crier, il m'a sorti quatre petits os tout brisés et il parait qu'il y en a encore, mais ils viendront tout seuls à la longue et il m'a assuré que je ne serai pas estropié mais que peut être j'en aurai pour longtemps, car il y a une fracture du métacarpe à 2 doigts de l'annulaire.
Pauvre Nanou, si tu savais comme les dames sont gentilles, car quant le major m'a eu lâché, je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer comme un petit enfant, je ne pouvais plus m'arrêter, elles m'ont fait boire du rhum et du cognac pour me remettre, la major a dit que j'avais été bien courageux, puis il riait en disant pauvre petit, je t'ai fais chanter, il est très gentil à présent je vais très bien et je ne souffre plus. Cette nuit j'ai bien dormi et ce matinal pansement, j'ai vu ma blessure, elle est très jolie et bien propre, mais je crois que je suis ici pour quelques temps, mais tant pis, je suis bien à l'abri, et dés l'instant qu'il m'assure que je pourrais me servir de ma main . Pour le moment je peux essayer de remuer les doigts, mais en les bougeant avec l'autre, enfin, j'espère aller de mieux en mieux pour que je retourne vite vous voir.
N'ayez crainte, je penserai au certificat, merci de vos bons souhaits de bonne année. Envoyez moi la lettre de Birabent.
Voici exactement la description de ma blessure.
Bonjour à tous les amis et à vous tous, un gros baiser et à bient^ot de vos nouvelles, n'oubliez pas ma Nenette je vous en prie, je lui écrirai demain car ça me fatigue.
Michel
Chère Maman et toute la famille,
Ce matin j'ai reçu votre du 28 qui m'a fait grand plaisir, ou vous me demandez de mes nouvelles, je vais vous en dire, mais avant, laissez moi vous parlez de Nenette et vous dire que j'ai reçu une grande lettre d'elle hier matin quoi m'a remplit de bonheur, en disant ses voeux pour 1915, chère Rosette, j'aurais bien voulu lui répondre, mais je n'en ai pas eu le courage, car j'étais bcp affaibli des souffrances endurées le matin et dont je vais vous parler puisque vous y tenez absolument.
Voilà, j'ai la main droite traversée complétement de dessus en dessous en travers, mais la balle n'état pas sortie elle était juste à la sortie, c'est à dire juste en dessous de la paume, elle s'était aplatie contre la culasse de mon fusil car je le tenais à la main, je venais de tirer et je m'apprêtais à éjecter l'étui pour recharger lorsque d'un seul coup j'ai reçu ça dans la main qui m'a fait l'effet d'un pique feu rougit, qui me traverserait la main je croyais que j'avais la main emportée, je n'ai vu que du sang, ça me faisait bien mal, mais ce n'était rien à côté de ce que j'ai enduré hier et avant hier, ou la major a extrait la balle que je conserve comme souvenir, il me l'aurait bien enlevé plus tôt, mais il ne croyait pas qu'elle était restée, comme il y avait un trou des deux côtés il a fallu qu'une nuit je souffre toute la nuit, et je lui ai dit le matin et alors il m'a emmené à la salle d'opération et là, avec ses pinces et XXX (?) il a senti quelque chose de dur, et après m'avoir fait crier au secours pendant quelques minutes, il m'a sorti ce qui me gênait.
Mais ça n'avait pas enlevé la douleur, car toute la journée j'ai encore souffert puis toute la nuit, aussi le matin, donc hier le major a voulu me revoir, alors vous parlez, quelle souffrance, il y avait 2 dames qui me tenaient puis un infirmier pour le bras et comme la veille, il a recommencé à gratter dans ma main, oh si vous m'aviez entendu crier, il m'a sorti quatre petits os tout brisés et il parait qu'il y en a encore, mais ils viendront tout seuls à la longue et il m'a assuré que je ne serai pas estropié mais que peut être j'en aurai pour longtemps, car il y a une fracture du métacarpe à 2 doigts de l'annulaire.
Pauvre Nanou, si tu savais comme les dames sont gentilles, car quant le major m'a eu lâché, je n'ai pas pu m'empêcher de pleurer comme un petit enfant, je ne pouvais plus m'arrêter, elles m'ont fait boire du rhum et du cognac pour me remettre, la major a dit que j'avais été bien courageux, puis il riait en disant pauvre petit, je t'ai fais chanter, il est très gentil à présent je vais très bien et je ne souffre plus. Cette nuit j'ai bien dormi et ce matinal pansement, j'ai vu ma blessure, elle est très jolie et bien propre, mais je crois que je suis ici pour quelques temps, mais tant pis, je suis bien à l'abri, et dés l'instant qu'il m'assure que je pourrais me servir de ma main . Pour le moment je peux essayer de remuer les doigts, mais en les bougeant avec l'autre, enfin, j'espère aller de mieux en mieux pour que je retourne vite vous voir.
N'ayez crainte, je penserai au certificat, merci de vos bons souhaits de bonne année. Envoyez moi la lettre de Birabent.
Voici exactement la description de ma blessure.
Bonjour à tous les amis et à vous tous, un gros baiser et à bient^ot de vos nouvelles, n'oubliez pas ma Nenette je vous en prie, je lui écrirai demain car ça me fatigue.
Michel
Article redigé par David HORNUS.
David HORNUS est un spécialiste de la sécurité des entreprises, de la gestion des risques et de la négociation de crise.
Il est titulaire d'un 3ème Cycle en "stratégie d'intelligence économique" de l'Ecole de Guerre Économique (1999) et d'un diplôme en "stratégies, analyses et prospectives des mondes méditerranéens" (2022) de l'Université de Toulon.
Expert en intelligence et sécurité économique, il dirige aujourd’hui VIGILANTIS et s'engage depuis plus de 15 ans à préserver les intérêts de ses clients, à les protéger de la criminalité économique sous toutes ses formes.
Négociateur dans le cadre de polices d'assurance "risques spéciaux" pour un leader mondial de la gestion des risques, il a été déployé sur plusieurs dossiers de haute intensité qui l'ont conduit sur les principales zones de crise.
Il est l'auteur d'une " contribution territoriale sur le continuum de sécurité " (juin 2020) et de " Danger Zone : Témoignage d'un professionnel de la gestion de crise " aux éditions Balland (mai 2022).
Officier de réserve il est titulaire de la Croix du combattant volontaire pour les opérations extérieures.
David HORNUS est un spécialiste de la sécurité des entreprises, de la gestion des risques et de la négociation de crise.
Il est titulaire d'un 3ème Cycle en "stratégie d'intelligence économique" de l'Ecole de Guerre Économique (1999) et d'un diplôme en "stratégies, analyses et prospectives des mondes méditerranéens" (2022) de l'Université de Toulon.
Expert en intelligence et sécurité économique, il dirige aujourd’hui VIGILANTIS et s'engage depuis plus de 15 ans à préserver les intérêts de ses clients, à les protéger de la criminalité économique sous toutes ses formes.
Négociateur dans le cadre de polices d'assurance "risques spéciaux" pour un leader mondial de la gestion des risques, il a été déployé sur plusieurs dossiers de haute intensité qui l'ont conduit sur les principales zones de crise.
Il est l'auteur d'une " contribution territoriale sur le continuum de sécurité " (juin 2020) et de " Danger Zone : Témoignage d'un professionnel de la gestion de crise " aux éditions Balland (mai 2022).
Officier de réserve il est titulaire de la Croix du combattant volontaire pour les opérations extérieures.