Ce décès porte à 37 le nombre de militaires français ayant trouvé la mort en Afghanistan.Le président Nicolas Sarkozy a précisé que le Sergent-Chef TOINETTE était décédé lors d'une "attaque meurtrière" lundi matin "contre des militaires français qui patrouillaient avec une section de l'armée nationale afghane dans la vallée d'Alasay, au nord est de Kaboul".
Dans son communiqué, le chef de l'Etat a fait part de sa "vive émotion". "Un sous-officier a payé de sa vie l'engagement de la France au service de la paix et de la sécurité du peuple afghan, tandis qu'un officier a été très grièvement blessé", a poursuivi Nicolas Sarkozy, en s'associant " à la douleur de leurs familles et de leurs proches".
Ses pensées "vont également à leurs compagnons d'armes de la 1ère Brigade Mécanisée et du 402ème régiment d'artillerie de Châlons-en-Champagne".
Le Premier ministre François Fillon a exprimé dans un communiqué sa "grande émotion", s'associant "à la douleur des familles touchées par cet événement tragique".
Son ministre de la Défense Hervé Morin, a lui aussi, dans un communiqué, exprimé "sa reconnaissance à l'égard du sous-officier du service de santé des armées affecté au 402ème régiment d'artillerie qui a donné sa vie pour la paix en Afghanistan, ainsi qu'à son camarade grièvement blessé au cours de cette mission".
Il a rendu "hommage au courage et au professionnalisme avec lequel ce sous-officier accomplissait sa mission" et renouvelé ""sa confiance et son soutien" à ses compagnons d'armes.
Le président Sarkozy a en outre réaffirmé "son soutien au peuple afghan et aux autorités afghanes". Condamnant "avec force cette violence aveugle", il a "exprimé la détermination de la France à continuer d'oeuvrer au sein de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité".
"Cette force, mandatée par l'ONU, a reçu la mission de contribuer au retour de la stabilité, au rétablissement de la paix et au développement en Afghanistan", a conclu le chef de l'Etat.
Dans un autre incident intervenu lundi, trois militaires américains ont péri dans des combats dans le sud de l'Afghanistan et autre soldat de l'Otan, dont la nationalité n'a pas été précisée a été tué dans l'explosion d'une bombe artisanale dans le sud, selon le Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) de l'Otan.
Quatrième contributeur des forces de l'Otan en Afghanistan, la France a dépêché près de 3.750 soldats en Afghanistan et dans les pays voisins, dont 3.300 sur le sol afghan.
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Mathieu TOINETTE est le 3eme militaire français originaire de la réunion à tomber en Afghanistan.
Mathieu Toinette, un sergent-chef de 28 ans, est mort au combat, hier, en Afghanistan lors d’une mission d’accompagnement de l’armée afghane en Vallée d’Alasay. Infirmier militaire au 402e régiment d’artillerie de Châlons-en-Champagne, le Réunionnais s’était engagé dans l’armée par conviction et tradition familiale.
L’attaque a eu lieu à dix heures hier matin. Mathieu Toinette et sept autres militaires français pénètrent dans un village de la Vallée d’Alasay. En patrouille avec une section de trente hommes de l’armée nationale afghane, les Français se situent à proximité du bazar d’Alasay lorsque l’attaque se produit. Des insurgés font feu. Dès l’alerte donnée, une “force de réaction rapide” de l’armée afghane se porte à leur secours tandis que des F-16 américains et des drones survolent la zone, indique un porte-parole des forces françaises en Afghanistan. Mais il est trop tard, Mathieu a été touché d’un ou plusieurs tirs. Il meurt sur le coup. Un capitaine français est grièvement blessé. Transporté par hélicoptère jusqu’à Bagram, la grande base alliée située au nord de Kaboul, il est admis à l’hôpital militaire américain. Il se trouvait toujours hier soir entre la vie et la mort. Les proches de Mathieu sont rapidement alertés. D’autant que sa compagne exerce, comme lui, la profession d’infirmier militaire. Sous le choc, son père Éric, qui vit toujours à la Réunion, reste enfermé chez lui, prostré dans la douleur. Militaire de carrière, le père de famille vient de perdre son fils unique. Séparée, Cécile, la mère de Mathieu, apprend la nouvelle en métropole, à Vence, où elle vit depuis de nombreuses années.
“Il a toujours voulu exercer ce métier”
Le reste de la famille s’est réuni dans l’ouest de l’île, chez la grand-mère paternelle. Les oncles de Mathieu sont tous militaires et connaissent parfaitement les risques du métier. Mais la douleur est immense. “C’était sa première grande mission, il a toujours voulu exercer ce métier, depuis tout petit”, relatent-ils. Diplômé de l’école du personnel paramédical des armées de Toulon en 2007, Mathieu avait intégré le 402e Régiment d’artillerie de Châlons-en-Champagne en tant qu’infirmier militaire. Les deux hommes morts au combat hier matin faisaient partie de l’une des six équipes d’instructeurs, fortes de 300 hommes au total, déployées par la France en Afghanistan. Ces OMLT (Operational Mentoring and Liaison Teams) sont l’un des piliers de la stratégie alliée visant à former des dizaines de milliers de soldats de l’Armée nationale afghane appelés à prendre progressivement le relais des forces étrangères. Ils sont insérés dans les unités de l’armée afghane. Le camp de base du 402e régiment est installé à Tagab. Des militaires français sont répartis dans trois postes de l’armée afghane. Ce décès porte à 37 le nombre de militaires français, dont trois Réunionnais, qui ont trouvé la mort en Afghanistan depuis le déploiement des premières troupes alliées, fin 2001. Onze soldats français ont été tués dans ce pays pour la seule année 2009. Le corps de Mathieu Toinette doit être rapatrié en métropole dans les prochains jours
Sources OPEXNEWS