Article de Jean GUISNEL du point (voir l'article)
Ils venaient aider la population, et tombent dans un piège
Encore un mort , portant à 29 le bilan des soldats français tués en Afghanistan depuis le début de l'intervention française dans ce pays en 2001. Pourtant, l'état-major avait mis des moyens importants en engageant 160 hommes pour une opération "civilo-militaire" dans la vallée de Ghayne, une zone, débouchant sur la vallée d'Afghania, dans la région de la Kapisa. En langage châtié, les militaires connaissant cette région disent qu'ils "fréquentent habituellement assez peu le coin". En langage de soldat, ils préfèrent : "C'est un endroit merdique où on le ne va pas". Sauf que ces zones-là sont précisément celles où la coalition veut "gagner les coeurs", notamment en prenant contact avec les populations et les chefs de village. Ces approches des habitants imposent un minimum de préparation, au risque d'une embuscade. Celle-ci s'est produite au moment où les hommes approchaient du village, et elle a été conduite par une trentaine d'insurgés.
L'opération de ce matin était donc précisément destinée à consolider les liens avec la population. Elle était organisée classiquement, avec des éléments de l'ANA (Armée nationale afghane), appuyés par des soldats français et quelques Américains. L'exercice n'est pas simple, qui impose d'aller de manière non agressive vers les villages afin de proposer des soins médicaux, des vivres de base (sucre, farine), des kits de secourisme, des couvertures, des vêtements. Et bien sûr, pour les enfants, des cerfs-volants, ces jouets symboles de plaisir et de liberté qui avaient été interdits par les talibans. Ces visites permettent, en outre, de recueillir de précieux éléments d'information sur la situation tactique et sur la présence, ou pas, d'insurgés dans la région.
Les soldats du 3e RIMa, que l'on appelle dans l'armée des "marsouins", ont été bien entraînés à cette présence d'un semestre en Afghanistan, qu'ils ont entamée le 15 juin, en prenant la relève du 27e bataillon de chasseurs alpins, sur les FOB ( Forward Operational Base ) de Nijrab et de Tagab. L'expérience désormais bien établie des forces françaises indique deux périodes périlleuses : les six premières semaines, durant lesquelles les réflexes opérationnels ne sont pas encore tous ancrés. Et les six dernières, la perspective du départ pouvant conduire à des pertes de vigilance. Les cadres sont particulièrement attentifs à ces éléments, mais il est clair que les opérations en Afghanistan comportent des risques élevés. Et que ce genre d'embuscade se produit tous les jours. Et d'ailleurs un peu moins dans la Kapisa que dans d'autres régions !
La perspective des élections présidentielles afghanes du 20 a accru les tensions, et les insurgés veulent à tout prix démontrer que la coalition ne tient pas le terrain. Les attaques se multiplient, mais l'ISAF ( International Security Assistance Force - Force internationale d'assistance à la sécurité) a engagé les Français à prendre des contacts, comme ils l'avaient fait en début de semaine avec l' opération Mille sabords. Ce samedi, l'ISAF a perdu quatre hommes en Afghanistan . Un bilan hélas ordinaire.
Ils venaient aider la population, et tombent dans un piège
Encore un mort , portant à 29 le bilan des soldats français tués en Afghanistan depuis le début de l'intervention française dans ce pays en 2001. Pourtant, l'état-major avait mis des moyens importants en engageant 160 hommes pour une opération "civilo-militaire" dans la vallée de Ghayne, une zone, débouchant sur la vallée d'Afghania, dans la région de la Kapisa. En langage châtié, les militaires connaissant cette région disent qu'ils "fréquentent habituellement assez peu le coin". En langage de soldat, ils préfèrent : "C'est un endroit merdique où on le ne va pas". Sauf que ces zones-là sont précisément celles où la coalition veut "gagner les coeurs", notamment en prenant contact avec les populations et les chefs de village. Ces approches des habitants imposent un minimum de préparation, au risque d'une embuscade. Celle-ci s'est produite au moment où les hommes approchaient du village, et elle a été conduite par une trentaine d'insurgés.
L'opération de ce matin était donc précisément destinée à consolider les liens avec la population. Elle était organisée classiquement, avec des éléments de l'ANA (Armée nationale afghane), appuyés par des soldats français et quelques Américains. L'exercice n'est pas simple, qui impose d'aller de manière non agressive vers les villages afin de proposer des soins médicaux, des vivres de base (sucre, farine), des kits de secourisme, des couvertures, des vêtements. Et bien sûr, pour les enfants, des cerfs-volants, ces jouets symboles de plaisir et de liberté qui avaient été interdits par les talibans. Ces visites permettent, en outre, de recueillir de précieux éléments d'information sur la situation tactique et sur la présence, ou pas, d'insurgés dans la région.
Les soldats du 3e RIMa, que l'on appelle dans l'armée des "marsouins", ont été bien entraînés à cette présence d'un semestre en Afghanistan, qu'ils ont entamée le 15 juin, en prenant la relève du 27e bataillon de chasseurs alpins, sur les FOB ( Forward Operational Base ) de Nijrab et de Tagab. L'expérience désormais bien établie des forces françaises indique deux périodes périlleuses : les six premières semaines, durant lesquelles les réflexes opérationnels ne sont pas encore tous ancrés. Et les six dernières, la perspective du départ pouvant conduire à des pertes de vigilance. Les cadres sont particulièrement attentifs à ces éléments, mais il est clair que les opérations en Afghanistan comportent des risques élevés. Et que ce genre d'embuscade se produit tous les jours. Et d'ailleurs un peu moins dans la Kapisa que dans d'autres régions !
La perspective des élections présidentielles afghanes du 20 a accru les tensions, et les insurgés veulent à tout prix démontrer que la coalition ne tient pas le terrain. Les attaques se multiplient, mais l'ISAF ( International Security Assistance Force - Force internationale d'assistance à la sécurité) a engagé les Français à prendre des contacts, comme ils l'avaient fait en début de semaine avec l' opération Mille sabords. Ce samedi, l'ISAF a perdu quatre hommes en Afghanistan . Un bilan hélas ordinaire.