Limiter notre exposition au risque et se réapproprier l’Esprit de Défense
S’inscrivant dans un rapport du faible au fort, caractéristique de la stratégie indirecte et des préceptes de la guerre Révolutionnaire les terroristes cherchent des cibles moles. Agissant de manière décentralisée, ayant pour objectif de créer sidération et effroi moral, ils cherchent à frapper les points faibles, là ou il n’y a pas ou peu de mesures de sécurité (Salles de spectacle, écoles, centre commerciaux, cinéma, lieu de rassemblement…) et là ou ils obtiendront un effet majeur tant en de nombre de victimes que d’impact médiatique.
Pour limiter les effets de cette stratégie du « bilan », il convient de créer des cercles de sécurité concentriques afin d’offrir aux coups potentiels de l’ennemi la plus petite surface possible.
L’ampleur des dernières attaques dont a été victime notre pays (Charlie Hebdo, 13 Novembre, mais auparavant Thalys et attentats avorté de Sid Ahmed Glam sur le Sacré Cœur de Paris) a modifié notre perception du risque.
Le caractère purement aléatoire de ce type d’attaque doit engendrer une prise de conscience auprès des responsables économiques qui doivent se réapproprier l’esprit de défense.
Retrouver la liberté de manoeuvre, reprendre l’initiative
L’opération Sentinelle à pour vertu de protéger les points les plus sensibles ; mais les autorités et les forces de l’ordre, même renforcées par l’Armée, ne peuvent assurer la sécurité des trop nombreux sites vulnérables présent sur notre territoire.
En figeant ainsi notre forces de sécurité, nous drainons de facto les terroristes vers les points les moins protégés.
Afin de rendre plus aléatoire le choix des cibles par des assaillants de les forcer à bouger pour identifier des cibles conformes à leurs impératifs (nombre de victime et impact médiatique) et à leurs contraintes (cibles molles ayant le moins de mesures de sécurité), il convient que les forces de l’ordre retrouvent une liberté de manœuvre et soient affecté à des missions de patrouilles mobiles leur permettant d’occuper le terrain forçant ainsi l’ennemi à se découvrir.
Seule cette mobilité nous permettra de reprendre l’initiative et de ne pas subir le tempo imposé par les terroristes.
Plutôt que d’accepter que les terroristes frappent où ils veulent quand ils veulent, il faut les contraindre à restreindre leur champ des possibles limitant ainsi la magnitude des attaques qu’ils pourraient mener.
Sécurité intérieure : mobiliser la société civile pour éviter l’asphyxie de nos forces de l’ordre.
Face à la menace permanente, diffuse et aléatoire à laquelle nous sommes confronté aujourd’hui, la sécurité intérieure est l’affaire de tous.
S’il est du rôle régalien de l’Etat d’assurer la sécurité Nationale, celui-ci ne peut pas tout faire et c’est l’ensemble des forces vives et de la société civile qui doit s’engager.
Le vivier des anciens militaires « opérationnels » ayant servi sous contrat court et victimes des baisses d’effectifs pourrait à très court terme et sur très court préavis seconder et soulager efficacement les forces de l’ordre dans des conditions administratives qu’il conviendra d’établir.
De nombreux effectifs pourraient ainsi être dégagés et réattribuer sur les Points d’Importance Vitale (PIV) et stratégiques tandis que des forces « supplétives » (réserve opérationnelle et à terme des agents de sécurité privés armé) s’occuperont des points d’intérêt « tactique » évitant l’asphyxie de nos forces de l’ordre.
Les forces de l’ordre et l’armée pourraient ainsi se concentrer sur leurs missions régaliennes : recherche du renseignement dynamique et exécution des procédures pénales pour les première ; intervention sur les théâtres d’opérations extérieurs comme c’est leurs prérogatives pour la seconde.
Quant aux entreprises, il leur appartient désormais d’acquérir la culture de la sécurité économique et de mettre en œuvre les moyens de leur sécurité (diligenter les audits de vulnérabilité physique, renforcer les procédures et les contrôles d’accès, renforcer la sécurité des sites sensibles, former et sensibiliser leur personnel…).
Mais surtout elles doivent faire appliquer et respecter les mesures de sécurité que la situation impose afin de limiter leur exposition au risque.
La question d’autoriser à terme des sociétés à disposer de gardes de sécurité armés devra aussi se poser.
Par David HORNUS
David HORNUS est un spécialiste de la sécurité des entreprises, de la gestion des risques et de la négociation de crise.
Il est titulaire d'un 3ème Cycle en "stratégie d'intelligence économique" de l'Ecole de Guerre Économique (1999) et d'un diplôme en "stratégies, analyses et prospectives des mondes méditerranéens" (2022) de l'Université de Toulon.
Expert en intelligence et sécurité économique, il dirige aujourd’hui VIGILANTIS et s'engage depuis plus de 15 ans à préserver les intérêts de ses clients, à les protéger de la criminalité économique sous toutes ses formes.
Négociateur dans le cadre de polices d'assurance "risques spéciaux" pour un leader mondial de la gestion des risques, il a été déployé sur plusieurs dossiers de haute intensité qui l'ont conduit sur les principales zones de crise.
Il est l'auteur d'une " contribution territoriale sur le continuum de sécurité " (juin 2020) et de " Danger Zone : Témoignage d'un professionnel de la gestion de crise " aux éditions Balland (mai 2022).
Officier de réserve il est titulaire de la Croix du combattant volontaire pour les opérations extérieures.
S’inscrivant dans un rapport du faible au fort, caractéristique de la stratégie indirecte et des préceptes de la guerre Révolutionnaire les terroristes cherchent des cibles moles. Agissant de manière décentralisée, ayant pour objectif de créer sidération et effroi moral, ils cherchent à frapper les points faibles, là ou il n’y a pas ou peu de mesures de sécurité (Salles de spectacle, écoles, centre commerciaux, cinéma, lieu de rassemblement…) et là ou ils obtiendront un effet majeur tant en de nombre de victimes que d’impact médiatique.
Pour limiter les effets de cette stratégie du « bilan », il convient de créer des cercles de sécurité concentriques afin d’offrir aux coups potentiels de l’ennemi la plus petite surface possible.
L’ampleur des dernières attaques dont a été victime notre pays (Charlie Hebdo, 13 Novembre, mais auparavant Thalys et attentats avorté de Sid Ahmed Glam sur le Sacré Cœur de Paris) a modifié notre perception du risque.
Le caractère purement aléatoire de ce type d’attaque doit engendrer une prise de conscience auprès des responsables économiques qui doivent se réapproprier l’esprit de défense.
Retrouver la liberté de manoeuvre, reprendre l’initiative
L’opération Sentinelle à pour vertu de protéger les points les plus sensibles ; mais les autorités et les forces de l’ordre, même renforcées par l’Armée, ne peuvent assurer la sécurité des trop nombreux sites vulnérables présent sur notre territoire.
En figeant ainsi notre forces de sécurité, nous drainons de facto les terroristes vers les points les moins protégés.
Afin de rendre plus aléatoire le choix des cibles par des assaillants de les forcer à bouger pour identifier des cibles conformes à leurs impératifs (nombre de victime et impact médiatique) et à leurs contraintes (cibles molles ayant le moins de mesures de sécurité), il convient que les forces de l’ordre retrouvent une liberté de manœuvre et soient affecté à des missions de patrouilles mobiles leur permettant d’occuper le terrain forçant ainsi l’ennemi à se découvrir.
Seule cette mobilité nous permettra de reprendre l’initiative et de ne pas subir le tempo imposé par les terroristes.
Plutôt que d’accepter que les terroristes frappent où ils veulent quand ils veulent, il faut les contraindre à restreindre leur champ des possibles limitant ainsi la magnitude des attaques qu’ils pourraient mener.
Sécurité intérieure : mobiliser la société civile pour éviter l’asphyxie de nos forces de l’ordre.
Face à la menace permanente, diffuse et aléatoire à laquelle nous sommes confronté aujourd’hui, la sécurité intérieure est l’affaire de tous.
S’il est du rôle régalien de l’Etat d’assurer la sécurité Nationale, celui-ci ne peut pas tout faire et c’est l’ensemble des forces vives et de la société civile qui doit s’engager.
Le vivier des anciens militaires « opérationnels » ayant servi sous contrat court et victimes des baisses d’effectifs pourrait à très court terme et sur très court préavis seconder et soulager efficacement les forces de l’ordre dans des conditions administratives qu’il conviendra d’établir.
De nombreux effectifs pourraient ainsi être dégagés et réattribuer sur les Points d’Importance Vitale (PIV) et stratégiques tandis que des forces « supplétives » (réserve opérationnelle et à terme des agents de sécurité privés armé) s’occuperont des points d’intérêt « tactique » évitant l’asphyxie de nos forces de l’ordre.
Les forces de l’ordre et l’armée pourraient ainsi se concentrer sur leurs missions régaliennes : recherche du renseignement dynamique et exécution des procédures pénales pour les première ; intervention sur les théâtres d’opérations extérieurs comme c’est leurs prérogatives pour la seconde.
Quant aux entreprises, il leur appartient désormais d’acquérir la culture de la sécurité économique et de mettre en œuvre les moyens de leur sécurité (diligenter les audits de vulnérabilité physique, renforcer les procédures et les contrôles d’accès, renforcer la sécurité des sites sensibles, former et sensibiliser leur personnel…).
Mais surtout elles doivent faire appliquer et respecter les mesures de sécurité que la situation impose afin de limiter leur exposition au risque.
La question d’autoriser à terme des sociétés à disposer de gardes de sécurité armés devra aussi se poser.
Par David HORNUS
David HORNUS est un spécialiste de la sécurité des entreprises, de la gestion des risques et de la négociation de crise.
Il est titulaire d'un 3ème Cycle en "stratégie d'intelligence économique" de l'Ecole de Guerre Économique (1999) et d'un diplôme en "stratégies, analyses et prospectives des mondes méditerranéens" (2022) de l'Université de Toulon.
Expert en intelligence et sécurité économique, il dirige aujourd’hui VIGILANTIS et s'engage depuis plus de 15 ans à préserver les intérêts de ses clients, à les protéger de la criminalité économique sous toutes ses formes.
Négociateur dans le cadre de polices d'assurance "risques spéciaux" pour un leader mondial de la gestion des risques, il a été déployé sur plusieurs dossiers de haute intensité qui l'ont conduit sur les principales zones de crise.
Il est l'auteur d'une " contribution territoriale sur le continuum de sécurité " (juin 2020) et de " Danger Zone : Témoignage d'un professionnel de la gestion de crise " aux éditions Balland (mai 2022).
Officier de réserve il est titulaire de la Croix du combattant volontaire pour les opérations extérieures.