Le dispositif militaire français en Afghanistan

Environ 3400 militaires français sont présents en Afghanistan, au Tadjikistan, au Kirghizistan et en océan Indien, dans le cadre des opérations de la Force internationale d'assistance à la sécurité (FIAS) de l'OTAN et de l'opération Enduring Freedom (OEF). Parmi eux, 2800 militaires français sont engagés sur le territoire afghan.



Dispositif français en Afghanistan

Un effort significatif est engagé pour la formation de l’armée nationale afghane avec 350 militaires, soit chargés de la formation des officiers afghans (Epidote) et des forces spéciales (Commando School) ou soit intégrés dans des unités afghanes (OMLT).


Le regional command capital à Kaboul


Le RC-C est formé de trois groupements tactiques (français, turc, italien). Le bataillon italien est en charge du secteur Ouest de la zone, le bataillon turc du secteur Sud. Le secteur Nord est dévolu au bataillon français.


Le 6 août 2008, le général français Michel Stollsteiner a succédé au général italien Federico Bonato à la tête du Regional Command Capital (RC-C) Kaboul, l’un des cinq commandements régionaux de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) de l’OTAN en Afghanistan.

La France prend le commandement du RC-C pour la deuxième fois, une responsabilité assurée à tour de rôle par la France, la Turquie et l’Italie. Elle avait déjà pris le commandement du RC-C d’avril 2006 à août 2007.


Ce commandement est accompagné par la prise de contrôle d’une zone supplémentaire, le secteur Est du RC-C dit Combined Joint Operational Area (CJOA) qui couvre le district de Surobi.

La France a donc renforcé son dispositif en RC-C d’environ 400 militaires pour assurer ses missions sur l’ensemble des zones qui lui sont attribuées, assurer le commandement du RC-C et la coordination de l’action des contingents italiens et turcs déployés dans la zone.

Le contingent français a également réorganisé sa composante soutien et commandement pour prendre en compte les différentes emprises sur lesquelles les forces françaises sont désormais déployées en Afghanistan (RC-C / Kaboul, RC-C / Surobi, RC-Est / Kapisa, RC-Sud / Kandahar et prochainement RC-Sud / Oruzgan).


Un bataillon de commandement et de soutien (BCS) a été créé. Il coordonne la logistique au profit des unités françaises déployées sur le théâtre et intègre également le détachement santé du RC-C.

Le contingent français du RC-C, environ 1 400 hommes, comprend :


l’état-major du RC-C, commandé par le général Stollsteiner, qui coordonne les actions des contingents français, turc et italien, et planifie le transfert des responsabilités de sécurité de la ville de Kaboul aux forces de sécurité afghanes. Il compte environ 75 militaires français.

 

le bataillon français (BATFRA) conduit des opérations de stabilité et de sécurisation dans les zones qui lui sont attribuées. Les unités du BATFRA mènent des actions à la fois préventives et dissuasives. Elles effectuent des patrouilles quotidiennes, à pied et en véhicule, au contact de la population afghane, tiennent des check-points en liaison avec la police afghane, assurent la surveillance des abords des points sensibles tel que l’aéroport. Le BATFRA contribue également à la sécurité de la population par la récupération et la destruction de munitions non explosées, tels que des obus ou des mines. Le BATFRA compte près de 800 militaires.

 

le bataillon de commandement et de soutien (BCS) coordonne et met en œuvre la chaîne logistique au profit du BATFRA et des unités françaises déployées hors de Kaboul (GTIA Kapisa, OMLT). Le détachement santé qui arme le role 2 du RC-C est rattaché au BCS. Il délivre des soins chirurgicaux et médicaux aux troupes de la coalition, aux militaires afghans et à la population afghane. Le BCS compte 500 militaires. 

 

le détachement hélicoptères est composé de 3 EC 725 Caracal de l’armée de l’air et 2 hélicoptères Gazelle "Viviane" de l'aviation légère de l'armée de terre.

 

Le groupement tactique interarmes Kapisa


Le 9 août 2008, le groupement tactique interarmes (GTIA) Kapisa a atteint sa pleine capacité opérationnelle (FOC : Full operational capability). Cela signifie qu’il est désormais considéré comme pleinement opérationnel par le Commandement Régional Est (US) de l’ISAF et que les opérations de relève du dispositif américain pour les FOB (Forward operating base) de Nijrab et Tagab sont terminées.


Il est placé sous le commandement du RC-Est, actuellement dirigé par le général américain Schloesser.


Environ 600 militaires français sont déployés en Kapisa où ils assurent des missions de contrôle de zone aux côtés de l’armée nationale afghane. Une centaine a intégré le BCS à Kaboul pour assurer le soutien du GTIA.


Le GTIA est armé par le 8ème RPIMa, avec des blindés du 1er REC, une composante génie du 17ème RGP et une composante appui feu du 35ème RAP. Il compte une composante de commandement, une composante d’appui (génie, appui feu, transmission, maintenance, santé etc.) et 2 sous GTIA infanterie blindée. Le commandement du GTIA et un des sous-GTIA est positionné à Nijrab, le second sous GTIA est à Tagab.


La montée en puissance de l’armée nationale afghane


La France fournit un effort significatif pour la montée en puissance de l’armée nationale afghane avec 280 militaires soit chargés de la formation des officiers afghans, des forces spéciales ou soit intégrés dans des unités afghanes (OMLT). Ils représentent environ 20% des effectifs français présents en Afghanistan, à travers trois dispositifs : Epidote, la Commando School et les OMLT.


L’opération EPIDOTE


Le détachement Epidote s’attache, depuis février 2003, à la formation des officiers.

Constitué de 35 militaires, il assure :

l’assistance à la formation initiale des officiers (chef de section et commandant d’unité) et à celle des officiers d’état-major ; 

 

la formation spécialisée, assurée par des détachements d’instruction opérationnelle (DIO), dans les domaines du renseignement (3 à 4 stages par an) et de l’administration au profit des officiers afghans.

 

Plus de 5000 officiers afghans ont été instruits depuis le début de l'opération.


En 2002, les militaires d'Epidote avaient formé trois des six premiers bataillons d’infanterie (instruction des officiers, des sous-officiers et des militaires du rang) des deux brigades légères du Corps Central de Kaboul (CCK) .


La formation des forces spéciales afghanes


Il s’agit de former, avec des instructeurs afghans et américains, 6 bataillons (kandak) de forces spéciales afghanes.

Aux côtés d’une vingtaine d’instructeurs américains, vingt instructeurs français des forces spéciales ont d’abord formé une centaine de cadres afghans. La formation des Kandaks a débuté mi mai avec des cycles d’instruction d’environ 3 mois, chaque cycle permettant de former 700 militaires afghans.

2 kandaks de forces spéciales afghanes ont été formés et un troisième est en cours de formation.


 

Les Operational Mentor and Liaison Teams


Ces équipes sont intégrées dans les unités opérationnelles de l'armée nationale afghane, qu'elles accompagnent et conseillent dans toutes leurs missions. Depuis août 2006, les équipes françaises sont affectées au 201e corps, insérées à l'état-major du corps, à celui de sa 1ère brigade et aux kandaks (bataillons) qui la constituent.


La mission des OMLT est de :

conseiller les militaires afghans pour développer l’instruction et l’entraînement ;

 

conseiller les militaires afghans pour la planification puis la conduite de leurs opérations sur le terrain et mettre en œuvre à leur profit les appuis aériens et terrestres de la coalition lorsque les conditions le réclament ;

 

favoriser les liaisons entre l’ANA et l’ISAF afin de mener des actions coordonnées.

 

Les militaires français arment actuellement 6 OMLT dont 2 OMLT insérées dans des kandaks d’infanterie. Ils arment également depuis mi-janvier 2008 deux nouvelles OMLT, l’une pour un kandak appui et l’autre pour un kandak logistique. De plus, en février 2008, les conseillers français ont repris l'intégralité de l'encadrement de l'état-major de la 1ère brigade, auparavant partagé avec les Américains, et constituent désormais l'OMLT commandement (interarmées).


Par ailleurs, la France a déployé une OMLT (Operationnal Mentor and Liaison Team) supplémentaire en Afghanistan. Cette nouvelle équipe a atteint sa pleine capacité opérationnelle le 20 août 2008. Elle est rattachée au contingent néerlandais déployé dans la province d’Oruzgan dans le commandement régional Sud. 


Le soutien aérien


Depuis octobre 2001, la France apporte un soutien aérien aux opérations OEF puis FIAS. Ce soutien s’applique dans les domaines de l’appui des troupes au sol, du renseignement, du transport et du ravitaillement.

Il s’exerce de manière permanente depuis Kandahar (Afghanistan), Douchanbé (Tadjiskistan) et Manas (Kirghizistan). En quatre occasions, il a été renforcé par le groupe aérien mis en œuvre depuis le porte-avions Charles de Gaulle navigant dans le nord de l’océan Indien.

Les 6 avions de combat qui opéraient depuis Douchanbé au Tadjikistan, ont été redéployés sur la base OTAN de Kandahar en Afghanistan en septembre et octobre 2007. 170 militaires français sont actuellement déployés à Kandahar.


Pour le transport, deux C160 œuvrent depuis Douchanbé pour les manœuvres tactiques et logistiques intra-théâtres. Ils contribuent à la mobilité tactique des forces de la coalition et mènent des actions humanitaires. 175 militaires français sont actuellement basés à Douchanbé.

Pour le ravitaillement, un C135 basé à Manas ravitaille les aéronefs français et étrangers (Rafale, Super Etendard, F18, F16, A10, EA6B, GR7).


De mi-mars à mi-avril 2007, ces moyens aériens ont été renforcés par 28 Rafale et Super Etendard catapultés par le porte-avions. Depuis cette plate-forme, des avions de guet aérien Hawkeye ont participé à la coordination tactique des opérations aériennes dans le ciel afghan.



Les Task Force 150 et 57


La composante marine de l'opération Enduring Freedom (TF 150 et TF 57) a pour mission de contrôler l'espace aéro-maritime du nord de l'Océan Indien (Mer Rouge, Mer d'Oman, Mer d'Arabie), d'empêcher le mouvement de terroristes de la zone Afghanistan vers la péninsule arabique ou la corne de l'Afrique, de lutter contre les trafics illicites (armes, drogues), contre la piraterie et le brigandage, de protéger les installations pétrolières en mer.


Le 3 juin 2008, le commodore Robert Davidson de la Marine canadienne a pris le commandement de la Task Force 150 (TF 150) en remplacement du contre-amiral français Jean-Louis Kérignard.

Depuis sa création, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, la France a pris cinq fois le commandement de la TF150, conduisant ainsi une action permanente et soutenue contre le terrorisme.


En permanence, 2 bâtiments français agissent au sein de la TF 150. La France participe également à la TF 57 avec un aéronef Atlantique 2 basé à Djibouti.


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