La Légion d'Honneur est légitime pour les Policiers Franck Brinsolaro, Ahmet Merabets, Clarissa Jean-Philippe, tués dans l'exercice de leur fonction.
Mais en quoi un Cabu ou un Charb, antimilitariste convaincus et anarchistes, se rapprochent-il du jeune Julien LEPAHUN tué à 19 ans lors de l'ambuscade d'Uzbin en Afghanistan en 2008 ou du Sergent-Chef Alexis GUARATO tué au Mali ? Ces soldats, hommes de troupes, sous-officiers et officiers dont ils se sont tant moqués ont reçu, eux, cette décoration pour avoir combattu pour la France les armes à la main.
Ce mélange des genres est une insulte à ceux qui ont reçu cette distinction car, comme cela est écrit dans le code de la Légion d'Honneur, celle-ci "récompense à la fois les mérites civils et militaires. Les décorés oeuvrent au développement de la France et à son rayonnement. Chacun apporte son talent au bénéfice du bien commun".
Quelque soit l'horreur des attaques qui ont conduit à leur mort ni les victimes de l'Hyper casher, ni les membres de la rédaction de Charlie Hebdo, pas plus que l'agent d'entretien assassiné ce jour là ne peuvent recevoir une telle distinction. Cela n'a aucun sens.
D'autant que ni Aurélie CHATELAIN qui semble t-il aurait résisté à Sid Ahmed GHLAM, ni Philippe VERDON tué au Mali par ses geoliers d'AQMI ni même Hervé CORNARA, ce chef d'entreprise lyonnais, tué et décapité par Yassin Salhi n'ont eux été promu à cette distinction.
C'est encore une fois un inversement des valeurs qui ne peut que conduire à la perte des repères semer le doute dans l'esprits des plus simples.
Certains "légionnaires" demandent d'ailleurs des comptes à la Chancellerie et à son Chancelier le Général GEORGELIN et demandent à être suspendus de l'ordre. Ainsi, Bernard ZELLER jugeant incompatible de figurer dans l'ordre de la Légion d'Honneur aux côtés de Charb et Cabu, demande à être suspendu (lire la lettre ici).