Ce débat sera sans nul doute l'occasion pour le gouvernement de préciser ses intentions, alors que le président Nicolas Sarkozy a manifesté sa volonté de réduire le volume de ces coûteuses "OPEX".
"Je veux être certain que chaque soldat français, aujourd'hui engagé en opération extérieure, l'est conformément aux intérêts de notre pays", a-t-il lancé le 6 janvier devant le contingent français de la Finul, la force de l'ONU au Liban sud.
Le débat parlementaire portera sur la "nature et le volume" de la présence militaire française à l'étranger, avait alors précisé le chef de l'Etat, également chef des armées.
Plus de 13.000 soldats français sont engagés dans des opérations extérieures, dont près de 3.000 au Tchad et dans la République centrafricaine voisine, 2.800 en Afghanistan, 2.000 en Côte-d'Ivoire, 1.850 au Liban et 1.800 au Kosovo.
Le coût de ces OPEX s'est élevé à 857 millions d'euros en 2008, bien au-delà des 475 millions inscrits au budget.
Les parlementaires seront appelés à voter une à une la prolongation de ces cinq opérations après des débats ouverts mercredi après-midi à l'Assemblée par le Premier ministre François Fillon, avant de se poursuivre au Sénat.
Lancées parfois depuis de nombreuses années, ces opérations sont soumises pour la première fois à l'approbation des députés et sénateurs, en vertu de l'article 35 de la Constitution révisée l'été dernier.
"Lorsque la durée de l'intervention excède quatre mois, le gouvernement soumet sa prolongation à l'autorisation du Parlement", est-il désormais stipulé. Le premier débat dans ce cadre avait eu lieu le 22 septembre sur l'Afghanistan.
Début décembre, le ministre de la Défense Hervé Morin avait indiqué que le débat du 28 janvier porterait sur une réduction "significative" de la présence militaire française sur certains théâtres.
Le ministre a franchi un nouveau pas mercredi: "il y aura probablement moins de forces françaises en Afrique", notamment en Côte-d'Ivoire, a-t-il déclaré sur Europe 1.
En cela, la France devrait être aidée par le calendrier et ses engagements internationaux.
En Côte-d'Ivoire, les forces françaises de l'opération Licorne constituent la force de réaction rapide des unités de l'ONU (ONUCI) dont les rangs pourraient être légèrement resserrés à l'occasion du renouvellement de son mandat fin janvier. Il n'est cependant pas question d'un retrait français avant l'élection présidentielle impatiemment attendue par Paris.
Même cas de figure au Kosovo où l'OTAN envisage d'adopter à terme une "posture dissuasive" et de réduire de moitié les effectifs de la KFOR, ce qui laisse augurer d'une réduction similaire des troupes françaises.
Au Tchad et en Centrafrique, l'ONU prendra le relais le 15 mars de la force déployée par l'Union européenne - Eufor - ce qui doit avoir aussi un "impact important sur la présence française", assure-t-on de source proche du dossier. Mais la France assurerait toujours le soutien logistique des troupes de l'ONU.
Quant au Liban, l'heure ne serait pas au désengagement alors que la tension reste vive après des départs de roquettes du Liban sud lors de la crise de Gaza. La composante navale de la Finul, avec deux navires de guerre français pour le moment, pourrait cependant être allégée à terme.