Soldats de France - Association Nationale de Soutien à nos Soldats en Opération (ANSSO)

26/07/54 - Marechal des Logis jacques-Pierre OSMONT (25 ans) 1er RCC



26/07/54 - Marechal des Logis jacques-Pierre OSMONT (25 ans) 1er RCC
Jacques-Pierre OSMONT est né le 18 mai 1929 à Sainte-Mère-Eglise, dans la Manche. Il est le fils unique d'un père officier. A 20 ans, il s'engage au 501e Régiment de Chars de Combat, à Rambouillet.
En 1950, il est promu successivement brigadier, puis brigadier-chef. En janvier 1952, il accède au grade de maréchal-des-logis et rejoint le Centre d'Instruction des Troupes Coloniales de Marine à Fréjus.

En février 1952, il embarque à Marseille pour l'Indochine. Dès son arrivée, il est affecté au 1er Régiment de Chasseurs à Cheval, à la base arrière de Gia-Lam, dans la banlieue d'Hanoï. Chef de char léger M 24 Chaffee au 1er peloton du 5e escadron, il se distingue au cours d'une des opérations les plus importantes de la campagne d'Indochine, l'opération « Lorraine ». Celle-ci engage plus de 30 000 hommes en octobre et novembre 1952. Elle vise à soulager le camp retranché de Na-San encerclé par le Viêt-minh. Le mois suivant, dans le Delta Tonkinois, il prend part à l'opération
« Bretagne » dont le but est de nettoyer la région de Nam-Dinh. Il se fait de nouveau remarquer avec son peloton en avril 1953, toujours au Tonkin, en contenant une violente contre-attaque rebelle et en ne se repliant que sur ordre de son chef. Pour son excellent comportement et sa bravoure lors de l'ensemble de ces opérations, il est cité à l'ordre de la division et obtient la croix de guerre des théâtres d’opérations extérieurs.

A partir d'octobre 1953, son escadron est affecté au 8e Régiment de Spahis Algériens, à Truong-Lam, à 15 Km au nord de Gia-Lam. Il est immédiatement engagé dans l'opération « Mouette » qui dure jusqu'en novembre. Cette opération, une des actions offensives les plus importantes du conflit, a pour but de désorganiser les bases de départ de la division Viêt-minh 320 à l'ouest du Delta. Il est cité une seconde fois pour avoir contribué au décrochage sans pertes de deux half-tracks de son peloton lors
d'une embuscade. Il est encore cité à l’ordre de la division pour d’autres faits d'armes.

Volontaire pour le camp retranché de Diên Biên Phu, il est parachuté dans la nuit du 24 avril 1954. Le 1er mai, il est affecté à l'escadron de marche du 1er Régiment de Chasseurs à Cheval. Alors que les vagues d'assaut Viêt-minh déferlent sur les positions franco-Viêtnamiennes, il reçoit l'ordre d'appuyer les centres de résistance Huguette 5, Dominique 3 et Eliane 1. Dans cette action, il est touché à la jambe par un éclat, mais sans se soucier de sa blessure, il continue à fondre sur les rangs ennemis avec son char, le « Mulhouse ». Par l'audace de ses mouvements et la précision de ses tirs, il inflige
des pertes sévères à l'adversaire. Son char est le dernier du point d'appui central à pouvoir encore rouler. Osmont l'utilise afin d'interdire à l'ennemi, durant toute la matinée du 7 mai, le franchissement de la rivière Nam-Youm à hauteur du pont Bailey, protégeant ainsi jusqu'au bout le PC du général de Castries. Avant le déferlement du Viêt-minh, il détruit son engin afin que celui-ci ne puisse être utilisé par l'adversaire.

Capturé, il parcourt plusieurs centaines de kilomètres entre Diên Biên Phu et les camps du Thanh-Hoa, où, comme un grand nombre de ses compatriotes prisonniers, épuisé et affaibli par l'absence de soins, il s'éteint le 26 juillet 1954.

Pour avoir donné sa jeunesse au service de son pays, le maréchal-des-logis Osmont demeure le symbole de l'honneur et du devoir. Décoré de la médaille militaire et cité à l'ordre de l'armée à titre posthume, ce sous-officier exemplaire laisse derrière lui l'image d'un jeune chef de char plein d'allant et d'un soldat endurant et dynamique faisant preuve d'un courage et d'un sang froid remarquables en toutes circonstances.