En 1943, à peine âgé de dix-sept ans, impatient de participer à la libération de sa patrie occupée, il s'engage dans la Résistance et rejoint le maquis de Lorris, dans la forêt d'Orléans. Il participe à plusieurs combats ainsi qu'à des actions de destruction d'un dépôt de munitions allemand, un train et plusieurs ponts. Son caractère de chef se révèle; il est nommé sous-lieutenant des F.F.I. de Saône et Loire.
Juin 1944. Le sous-lieutenant Henri Guilleminot qui rejoint la 1e Armée française, est affecté au 1er régiment de Bourgogne au sein duquel il va combattre durant plusieurs mois, durant l'offensive qui porte les forces alliées victorieuses de combat en combat, jusqu'en Allemagne.
Janvier 1945. Henri Guilleminot est blessé à Nonnenbruck. Il termine la guerre au sein du 35e R.I.
La guerre terminée, le sous-lieutenant Guilleminot est admis à l'ESMIA de St-Cyr Coëtquidan dont il sort sous-lieutenant d'active, alors qu'il a tout juste dix-neuf ans,
Juillet 1946. Il se porte volontaire pour l'Indochine et rejoint le pays Thaï au Tonkin. Durant les six années qui suivent, interrompues par deux permissions de quelques mois en France, le sous-lieutenant Henri Guilleminot va combattre avec une vaillance exceptionnelle, effectuant de nombreux raids en profondeur dans la jungle, au cours desquels il reçoit deux nouvelles blessures. Après un nouvel intermède de quelques mois en France à l'été 1952, le voici de retour au pays Thaï. Henri Guilleminot, promu capitaine, prend le commandement d'une compagnie parachutiste et rejoint le camp retranché de Na San qui subit les furieux coups de boutoir du Vietminh. En décembre, il va s'illustrer dans un fait d'armes héroïque: baïonnette au canon, ses paras le suivent à l'assaut vers un point d'appui tenu par des légionnaires qui sont sur le point de d'être submergés par les Viets. C'est un farouche et sanglant combat au corps à corps. Les Viets reculent et malgré le renfort d'un bataillon, ne pourront se rétablir car les passes des bombardiers les taillent en pièces. Ils se retirent, laissant sur le champ de bataille des centaines de morts. La brillante contre-attaque de la compagnie du capitaine Guilleminot a sauvé le camp retranché.
Mai 1954. Dien Bien Phu. Les forces françaises sont encerclées. Le capitaine Guilleminot est de ceux qui sautent sous le feu pour rejoindre leurs camarades pour le dernier baroud d'honneur. Blessé à plusieurs reprises, fait prisonnier, il est libéré des camps Viet le 2 septembre 1954. Il servira encore au Sud Vietnam, en qualité d'instructeur de l'armée vietnamienne, jusqu'en juin 1955.
5 novembre 1956. C'est l'expédition d'Egypte. Le 2e RPC, aux ordres du colonel Château-Jobert, saute sur Port Saïd et Port Fouad. Le capitaine Guilleminot fait partie des mille paras du 2e RPC qui sont engagés dans l'action, avec l'appui d'un commando du 11e Choc. En moins de 48 heures, les forces égyptiennes, pourtant fortes de 11.000 hommes et disposant d'un soutien d'artillerie, sont repoussées. La zone est sous contrôle lorsqu'arrive l'ordre de cesser le feu. Les troupes franco-britanniques victorieuses doivent se retirer.
Le capitaine Guilleminot repart pour l' Algérie, où il va commander la compagnie de reconnaissance du 2e régiment de chasseurs parachutistes, puis le Bureau des Opérations. A l'étroit dans cette fonction, il demande à reprendre la tête d'une compagnie de combat, ce qui lui est accordé.
Le capitaine Guilleminot repart pour l' Algérie, où il va commander la compagnie de reconnaissance du 2e régiment de chasseurs parachutistes, puis le Bureau des Opérations. A l'étroit dans cette fonction, il demande à reprendre la tête d'une compagnie de combat, ce qui lui est accordé.
Ca a de la gueule, ces balcons accrochés au ciel !
Kabylie, 24 juin 1958. Le 2e RPC effectue une opération dans la région d'Abkou. Le capitaine Guilleminot survole le cirque grandiose des Ouazellaguen, dans le secteur imparti à la 4e compagnie dont il dirige les mouvements. Une semaine plus tôt, devant la beauté extraordinaire du paysage, il s'est exclamé: ça a de la gueule, ces balcons accrochés au ciel!. Soudain, l'hélicoptère à bord duquel il a embarqué, frôlant une falaise, tombe brutalement et s'écrase au sol. Lorsque ses hommes arrivent sur le lieu du crash, le capitaine Henri Guilleminot qui gît dans les débris de l'appareil fracassé, n'est plus. Il vient de trouver la même mort au combat que le " " , commandant le 1er R.E.P., à bord de son hélicoptère de commandement abattu un mois plus tôt dans la région de Guelma.
La vie d'Henri Guilleminot a été celle d'un soldat et d'un héros. Depuis l'âge de 17 ans et jusqu'à sa mort à 32 ans, ce guerrier dans l'âme, cherchant toujours à exposer sa vie aux premières lignes, n'a connu que de très rares moments de paix et de repos. Le risque et le combat lui étaient nécessaires. Ayant reçu cinq blessures de guerre au cours des trois conflits auxquels il avait pris part, titulaire de quatorze citations, ce combattant volontaire plein d'audace qui se riait de la mort, était commandeur de la Légion d'honneur, titulaire de la croix de guerre 1939-1945, croix de guerre des T.O.E., croix de la valeur militaire, médaille des blessés et de nombreuses autres décorations.
La promotion 1975-1977 de l'ESMIA recevra le nom de baptême de Capitaine Guilleminot. PC