résumé de la mort du Ltn de Stabenrath (sources : chapitre du livre "Je ne regrette rien" de Pierre SERGENT)
"Le 25 avril, les deux BEP fusionnent et sont placés sous le commandement de GUIRAUD. Les 1è et 4è compagnies sont confiés au Ltn de STABENRATH, que l'on surnomme "Stab", le Capitaine LUCIANI reprendra le commandement de ces 2 compagnies dès que son état de santé le permettra, la mission du Bataillon de Marche de Para Légion (1er et 2è BEP) est de défendre ce qui reste des "HUGUETTE 2,3,4 et 5"
La tactique des Viets est "l'asphyxie" en grignotant les lignes françaises, en l'honneur du 30 avril ils apportent des haut-parleurs et s'adressent aux légionnaires de la sorte : "Légionnaires, cessez le combat si vous ne voulez pas vous faire massacrer jusqu'au dernier comme à Camerone." des dizaines de voies répondent en coeur "Mer.de" et entonnent un Boudin tonitruant.
Le 1er Mai, les Viets décident d'en finir, ils montent une grande attaque sur "HUGUETTE 5" , il y a huit jours que la position est tenue par le Capitaine LUCIANI, le "Stab" et le lieutenant BOISBOUVIER, suite à de fortes averses, les hommes se battent avec de l'eau jusqu'au ventre dans certaines tranchées, ils se sont battu dans des conditions effroyables, et ils ne peuvent plus s'opposer que quelques heures au déferlement du Bataillon 227 du régiment 322 de GIAP.
A 2h30 du matin, GUIRAUD envoie la 2è et 3è cie commandées par le capitaine BRANDON pour contre-attaquer, à 6h renfort d'éléments du 2è REI, à 10h "HUGUETTE 5" est de nouveau aux mains du BEP qui a perdu 88 hommes.
Le soir même, à 20h15 les obus de 120 mm viets pulverisent tout sur la position, suivent les rafales, les viets attaquent, LUCIANI se précipite hors de son abri suivi de "STAB" et de GRANA, le radio, les viets suintent de partout, les petits hommes en vert gagnent du terrain, ils sont trop, quand une rafale légionnaire detruit un groupe, un autre surgit aussitôt.
BOISBOUVIER, lieutenant de réserve lui aussi, qui tient avec sa section la corne la plus avancée du P.A., ne répond plus à la radio, "STAB" va voir ce qui se passe, en arrivant il crie à un légionnaire :
"Où est le lieutenant ?"
"par là" répond le légionnaire en montrant la direction où il s'apprète à lancer un grenade,
BOISBOUVIER et la plus grande partie de ses légionnaires ont été submergés par les Viets, "STAB" rend compte par radio à LUCIANI :
"Les viets sont là, BOIBOUVIER a disparu ....", LUCIANI écoute,
il presse sur son oreille le combiné que GRANA le radio lui a tendu, tout d'un coup LUCIANI vacille dans une lueur d'explosion, il s'écroule serrant toujours le combiné, la voix de "STAB" lui parvient distinctement :
" ...BOISBOUVIER ....disparu...Les viets...." puis elle s'éloigne, "STAB" : "...Répondez...Répondez...."
GRANA, le radio s'est précipité il prend le combiné de la main du capitaine qui le sert encore :
"Mon lieutenant, mon lieutenant ! le capitaine est ..."
il hésite
"...le capitaine a été touché, il est tombé."
"j'arrive" répond "STAB",
GRANA sent un liquide chaud couler le long de sa poitrine,pas de douleur mais il est touché lui aussi.
"STAB" arrive en même temps que les viets, il n'hésite pas, il récupère GRANA et les quelques légionnaires encore vivants et ils foncent vers l'arrière du P.A., s'il y a encore une chance elle est là pense t il.
Ah comme il était beau le "STAB", un "démon" à la tête de son petit groupe, galopant entre les tranchées qu'il connait par coeur et entre les trous d'obus.
Une pensée lui traverse l'esprit, il a de la chance, cent fois il aurait du y rester, et surtout le 18 avril sur "HUGUETTE 6" quand une balle a traversé son casque et éraflé son crâne..La chance! Elle l'abandonna, il s'effondre, la hanche et le ventre transpercés.
GRANA se glisse vers "STAB" qui presse ses mains sur son ventre.
"Attendez mon lieutenant, murmura t il je vais voir" . Il écarte les mains de l'officier, lui déchire ses vêtements ; "STAB" a reçu une balle et plusieurs éclats, par miracle les viets ne les voient pas.
"Mon lieutenant, nous sommes à côté des barbelés, agrippez vous à moi nous allons essayer de passer" "Vas y " dit "STAB", les barbelés avaient 1,5m de haut, il fallait se glisser dessous, "STAB" s'accroche à un bras du caporal qui saisit une des chevilles du lieutenant, les deux hommes avancent cm par cm, "STAB" serre les dents, GRANA s'épuise, au bout de quelques mètre il s'arrête.
"On y arrivera pas mon lieutenant, dit GRANA, je vais aller chercher de l'aide".
Le caporal parvient a passer les résaux de barbelés puis par un hasard si particulier à cette bataille de DIEN BIEN PHU, il réussit à faire plusieurs centaines de mètres à travers les lignes viets et arrive dans les lignes du BEP dirigées par BRANDON.
"Je vais envoyer quelques gars chercher "STAB" dit BRABDON, mais ils risquent de se perdre"
"Moi je le trouverai, mon capitaine" rétorque GRANA.
ils partent donc chercher "STA"B qui au bout de deux heures est déposé sur la table d'opération du medecin GRAUWIN.
Avant de se laisser endormir "STAB" dit seulement : "Je veux serrer la main de GRANA"...........
C'est la chute du Camp le 7 mai.
Le 8 mai, "STAB" quitte la cuvette avec les blessés légers et les moyens à destination du Nord, pourtant sont état est inquiétant, deux sénégalais portent son brancard. Ordres et contre-ordres se succèdent, on fit faire plusieurs km à "STAB" dans un sens puis dans l'autre. En fin de compte, "Loulou Martin" et GUIRAUD stupéfaits voient arriver le malheureux "STAB" au camp léger installé par les viets à 20 km de DIEN BIEN PHU, révolté, GUIRAUD demande au chef de camp que cet officier soir renvoyé à DIEN BIEN PHU avec les grands blessées, chose qu'il obtient après de longues palabres.
"STAB" avait supporté quatre jours de brancardage avec résignation, il était miné par la dysentrie, enfin quand on le glissa sous la toile de parachute qui servait de tente un pauvre sourire illumina son visage amaigri, il venait d'apercevoir à l'autre bout un camarade du BEP, le lieutenant ROUX, bléssé le 6 mai sur "ELIANE 4".
"STAB" lui raconta ce qu'il avait vu pendant sa pérégrination dans les lignes viets, il avait été impréssionné par leur puissance de feu :
"j'ai vu des orgues de Staline, je les ai compté, il y en avait quinze!".
Les viets faisaient uniformément aux bléssés des piqures de serum glucosé, "STAB" en reçu une le 13 mai dans la matinée, les viets avaient promis la libération des bléssés prisonniers, aussi chaque fois que la toile de tente se soulevait pour laisser passer quelqu'un, un espoir naissait!
Le 13 vers 15h nouvelle injection de serum, peu après, le légionnaire situé sur le brancard proche du sien dit :
"Le lieutenant est mort."
Alain de STABENRATH, le héros de "HUGUETTE 5" avait rendu son âme à Dieu, discrètement, modestement, le petit "STAB" faisait toujours les grandes choses avec modestie!
"Faites moi passer ses objets personnels dit ROUX, je les porterai à sa famille"
On lui passa sa montre-bracelet au moment où les viets entraient pour enlever le coprs, ROUX regarda l'écran. Il était 15h45.
"Le 25 avril, les deux BEP fusionnent et sont placés sous le commandement de GUIRAUD. Les 1è et 4è compagnies sont confiés au Ltn de STABENRATH, que l'on surnomme "Stab", le Capitaine LUCIANI reprendra le commandement de ces 2 compagnies dès que son état de santé le permettra, la mission du Bataillon de Marche de Para Légion (1er et 2è BEP) est de défendre ce qui reste des "HUGUETTE 2,3,4 et 5"
La tactique des Viets est "l'asphyxie" en grignotant les lignes françaises, en l'honneur du 30 avril ils apportent des haut-parleurs et s'adressent aux légionnaires de la sorte : "Légionnaires, cessez le combat si vous ne voulez pas vous faire massacrer jusqu'au dernier comme à Camerone." des dizaines de voies répondent en coeur "Mer.de" et entonnent un Boudin tonitruant.
Le 1er Mai, les Viets décident d'en finir, ils montent une grande attaque sur "HUGUETTE 5" , il y a huit jours que la position est tenue par le Capitaine LUCIANI, le "Stab" et le lieutenant BOISBOUVIER, suite à de fortes averses, les hommes se battent avec de l'eau jusqu'au ventre dans certaines tranchées, ils se sont battu dans des conditions effroyables, et ils ne peuvent plus s'opposer que quelques heures au déferlement du Bataillon 227 du régiment 322 de GIAP.
A 2h30 du matin, GUIRAUD envoie la 2è et 3è cie commandées par le capitaine BRANDON pour contre-attaquer, à 6h renfort d'éléments du 2è REI, à 10h "HUGUETTE 5" est de nouveau aux mains du BEP qui a perdu 88 hommes.
Le soir même, à 20h15 les obus de 120 mm viets pulverisent tout sur la position, suivent les rafales, les viets attaquent, LUCIANI se précipite hors de son abri suivi de "STAB" et de GRANA, le radio, les viets suintent de partout, les petits hommes en vert gagnent du terrain, ils sont trop, quand une rafale légionnaire detruit un groupe, un autre surgit aussitôt.
BOISBOUVIER, lieutenant de réserve lui aussi, qui tient avec sa section la corne la plus avancée du P.A., ne répond plus à la radio, "STAB" va voir ce qui se passe, en arrivant il crie à un légionnaire :
"Où est le lieutenant ?"
"par là" répond le légionnaire en montrant la direction où il s'apprète à lancer un grenade,
BOISBOUVIER et la plus grande partie de ses légionnaires ont été submergés par les Viets, "STAB" rend compte par radio à LUCIANI :
"Les viets sont là, BOIBOUVIER a disparu ....", LUCIANI écoute,
il presse sur son oreille le combiné que GRANA le radio lui a tendu, tout d'un coup LUCIANI vacille dans une lueur d'explosion, il s'écroule serrant toujours le combiné, la voix de "STAB" lui parvient distinctement :
" ...BOISBOUVIER ....disparu...Les viets...." puis elle s'éloigne, "STAB" : "...Répondez...Répondez...."
GRANA, le radio s'est précipité il prend le combiné de la main du capitaine qui le sert encore :
"Mon lieutenant, mon lieutenant ! le capitaine est ..."
il hésite
"...le capitaine a été touché, il est tombé."
"j'arrive" répond "STAB",
GRANA sent un liquide chaud couler le long de sa poitrine,pas de douleur mais il est touché lui aussi.
"STAB" arrive en même temps que les viets, il n'hésite pas, il récupère GRANA et les quelques légionnaires encore vivants et ils foncent vers l'arrière du P.A., s'il y a encore une chance elle est là pense t il.
Ah comme il était beau le "STAB", un "démon" à la tête de son petit groupe, galopant entre les tranchées qu'il connait par coeur et entre les trous d'obus.
Une pensée lui traverse l'esprit, il a de la chance, cent fois il aurait du y rester, et surtout le 18 avril sur "HUGUETTE 6" quand une balle a traversé son casque et éraflé son crâne..La chance! Elle l'abandonna, il s'effondre, la hanche et le ventre transpercés.
GRANA se glisse vers "STAB" qui presse ses mains sur son ventre.
"Attendez mon lieutenant, murmura t il je vais voir" . Il écarte les mains de l'officier, lui déchire ses vêtements ; "STAB" a reçu une balle et plusieurs éclats, par miracle les viets ne les voient pas.
"Mon lieutenant, nous sommes à côté des barbelés, agrippez vous à moi nous allons essayer de passer" "Vas y " dit "STAB", les barbelés avaient 1,5m de haut, il fallait se glisser dessous, "STAB" s'accroche à un bras du caporal qui saisit une des chevilles du lieutenant, les deux hommes avancent cm par cm, "STAB" serre les dents, GRANA s'épuise, au bout de quelques mètre il s'arrête.
"On y arrivera pas mon lieutenant, dit GRANA, je vais aller chercher de l'aide".
Le caporal parvient a passer les résaux de barbelés puis par un hasard si particulier à cette bataille de DIEN BIEN PHU, il réussit à faire plusieurs centaines de mètres à travers les lignes viets et arrive dans les lignes du BEP dirigées par BRANDON.
"Je vais envoyer quelques gars chercher "STAB" dit BRABDON, mais ils risquent de se perdre"
"Moi je le trouverai, mon capitaine" rétorque GRANA.
ils partent donc chercher "STA"B qui au bout de deux heures est déposé sur la table d'opération du medecin GRAUWIN.
Avant de se laisser endormir "STAB" dit seulement : "Je veux serrer la main de GRANA"...........
C'est la chute du Camp le 7 mai.
Le 8 mai, "STAB" quitte la cuvette avec les blessés légers et les moyens à destination du Nord, pourtant sont état est inquiétant, deux sénégalais portent son brancard. Ordres et contre-ordres se succèdent, on fit faire plusieurs km à "STAB" dans un sens puis dans l'autre. En fin de compte, "Loulou Martin" et GUIRAUD stupéfaits voient arriver le malheureux "STAB" au camp léger installé par les viets à 20 km de DIEN BIEN PHU, révolté, GUIRAUD demande au chef de camp que cet officier soir renvoyé à DIEN BIEN PHU avec les grands blessées, chose qu'il obtient après de longues palabres.
"STAB" avait supporté quatre jours de brancardage avec résignation, il était miné par la dysentrie, enfin quand on le glissa sous la toile de parachute qui servait de tente un pauvre sourire illumina son visage amaigri, il venait d'apercevoir à l'autre bout un camarade du BEP, le lieutenant ROUX, bléssé le 6 mai sur "ELIANE 4".
"STAB" lui raconta ce qu'il avait vu pendant sa pérégrination dans les lignes viets, il avait été impréssionné par leur puissance de feu :
"j'ai vu des orgues de Staline, je les ai compté, il y en avait quinze!".
Les viets faisaient uniformément aux bléssés des piqures de serum glucosé, "STAB" en reçu une le 13 mai dans la matinée, les viets avaient promis la libération des bléssés prisonniers, aussi chaque fois que la toile de tente se soulevait pour laisser passer quelqu'un, un espoir naissait!
Le 13 vers 15h nouvelle injection de serum, peu après, le légionnaire situé sur le brancard proche du sien dit :
"Le lieutenant est mort."
Alain de STABENRATH, le héros de "HUGUETTE 5" avait rendu son âme à Dieu, discrètement, modestement, le petit "STAB" faisait toujours les grandes choses avec modestie!
"Faites moi passer ses objets personnels dit ROUX, je les porterai à sa famille"
On lui passa sa montre-bracelet au moment où les viets entraient pour enlever le coprs, ROUX regarda l'écran. Il était 15h45.