Le Médecin de 2e Classe Michel DE LARRE DE LA DORIE est né le 28 mai 1943 à Juvisy-sur-Orge, il était le seul garçon d’une famille de trois enfants. Sa jeunesse se déroula au milieu de sa famille, dans le département de l’Essonne. Attiré par la carrière de Médecin Militaire, il entrait à l’Ecole Annexe de Brest en 1962, puis, l’année suivante, était admis à l’Ecole du Service de Santé Militaire de Lyon. Elève très sérieux, de tenu exemplaire, nommé Externe des Hôpitaux en 1964, il accomplissait de brillantes études. Dans tous les services où il était affecté, il devait laisser le souvenir « d’un étudiant calme, discipliné, de présentation soignée, travaillant régulièrement, très cultivé et donnant satisfaction dans tous les domaines ».
De front avec ses études médicales, dans la conception qu’il se faisait de son rôle futur, il se portait volontaire pour suivre la préparation parachutiste. Après le stage de Pau, il recevait, en septembre 1966, son Brevet Militaire.
En 1967, il terminait ses études, par une thèse de grande qualité, sur « quelques effets biologiques de doses modérées d’alcool ».
A l’issue de son stage d’Application, il choisissait de servir dans les Troupes Aéroportées et recevait sa première affectation à Toulouse, au 61e Elément Santé Aéroporté. Il y restait à peine plus d’un an, assez cependant pour s’attirer l’estime et la sympathie de tous. En Octobre 1969, il était désigné pour servir au Tchad comme Médecin du 2e Régiment Etranger de Parachutistes. Il s’était marié un mois auparavant, en la Chapelle des Invalides.
Il rejoignait Fort-Lamy le 8 Octobre 1969. Il ne lui restait qu’un peu moins de 6 mois pour se faire connaître et apprécier. Le 6 Mars 1970, il participait avec sa Compagnie à une opération dans le secteur de Safay-Abatcha, à 150 kilomètres environ d’Abèche. Vers 15 heures, le contact était établi avec une forte bande rebelle. Sous un feu nourri de l’ennemi, DE LARRE DE LA DORRIE se portait au secours d’un sous-officier Tchadien blessé et lui prodiguait les premiers soins. C’est là, en plein dans l’accomplissement de son devoir de Médecin, qu’il était frappé mortellement par la balle d’un tireur isolé.
Le Gouvernement Tchadien, par Ordre Général du 6 avril 1970, lui attribuait la Croix
du Mérite Militaire avec Etoile d’Or et le citait :
« Jeune Officier du Service de Santé des Armées, animé d’une générosité et d’un dévouement sans limite, et qui, depuis son arrivée au Tchad s’est consacré sans réserve à l’accomplissement de son idéal de Médecin en service dans une unité opérationnelle.
S’est particulièrement distingué le 67 mars 1970 à Safay (Tchad) où, fidèle aux plus belles traditions des Médecins Militaires, il s’est porté résolument au secours d’un blessé en dépit du feu nourri et ajusté de l’adversaire, affichant un mépris total de l’adversaire. A été mortellement blessé dans l’accomplissement de son devoir ».
Le Gouvernement Français le nommait Chevalier de la Légion d’Honneur.